Brume

Un ptit one-shot ?

Par - publié le 21 Février 2007 à 22h41
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Voici un ptit one-shot, écrit en quelques minutes, alors que l'idée me trotait dans la tête depuis quelques commentaires d'arrêts. Je ne vous dit pas d'où ça vient, c'est dit, et je préfère que le lecteur l'apprene au fil du texte.

Réconciliation 

Ils avaient déjà frappé ce corps frêle à plusieurs reprises, taillant férocement ma chair, et brisant mes os de leurs armes, mais ce coup-ci serait le dernier... 

Que leur avais-je fait de plus pour mériter ça? Ils m'avaient déjà tout pris: Mon pouvoir, mes hommes, mes rêves! Ils avaient envahit mon sanctuaire, et massacré les derniers de mes gardes encore loyaux, avant de tourner leur attention, tel des charognards, vers le cadavre de ma soeur. Je le savais. J'avais été avec eux tout ce temps. Je savais ce qu'ils cherchaient... 
Ma soeur était tout pour moi. Pour elle, je m'était damné, et j'avais entraîné tous mes camarades dans ma chute. J'avais commis des actes impardonnables, au nom de l'utopie pour laquelle elle était morte! Tout semblait bien se passer, et à quelques morts sans douleur près, j'aurais pu réaliser mon rêve. 

Je fixai du regard la grande épée rouge qui s'enfonçait dans ma poitrine, toujours dans sa main, alors qu'une corolle rouge s'étendait autour, rouge sombre sur mes vêtements blancs. Lui. Encore et toujours lui! 
Lentement, alors que je sentait mes forces m'abandonner, mes genoux se dérobèrent, et je chûs, à genoux devant le garçon qui m'avait tué. 

Je ne pouvais pas mourir ici, pourtant! Je ne pouvais pas mourir du tout! Pas maintenant! Pas sans avoir jamais revu ma soeur, sans lui avoir jamais dit encore une fois combien je l'aimais! Elle avait toujours été là pour moi, depuis le début de mes souvenirs. Depuis que nos compatriotes nous avaient chassés de leurs terres, ma soeur m'avait protégé, nourris, et baigné de son amour incommensurable. 
Et elle était morte. Morte pour des gens mesquins, petits, égocentriques, qui avaient dilapidé ce qu'elle avait fait pour eux! 
Elle n'avait jamais manqué à personne autant qu'a moi. Même pour celui qui avait voulû me voler son amour, elle n'était plus qu'un doux souvenir. Pas l'éternelle douleur, sans cesse répétée, et la sensation de vide qui étaient miennes depuis ce tragique instant. 

Le froid m'assaillait, et alors que je tentait de parler, un flot de sang jaillit par ma bouche, me faisant hoqueter. La folie ambiante retombait, et je sentait leur regard à tous posés sur moi, dans un mélange de haine et de pitié insupportable! Comment osaient-ils! Même dans l'agonie, je resterait la créature la plus puissante qui soit! Je tentai faiblement de me relever, mais mon corps ne m'obéissait plus... Ma volonté s'amenuisait, ainsi que mon envie démente de les tuer,de leur faire payer mon atroce désillusion. Après tout, à quoi bon? Il était... Tellement plus désirable... de disparaître. D'oublier. De... Dormir... 

Mon corps est maintenant glacial, et je tremble sans pouvoir me retenir. Tout s'arrêtait là. Ma soeur resterait pour l'éternité prisonnière d'un sommeil sans rêve. Le monde que j'avais créé disparaîterais avec moi. 
Mais c'est injuste! Pourquoi les cieux me refusent-t-ils la seule chose que j'ai jamais voulu? 
Alors que je m'affaisse vers le sol, incapable de garder ce corps brisé droit, je sens une présence près de moi... Une présence que je n'ai jamais oublié. Des cheveux blonds, des yeux verts, une peau blanche comme l'albâtre. Ma soeur est enfin avec moi! Elle me souris, et ce simple sourire me réconforte, et me fait savoir qu'elle m'aimera toujours, malgré mes crimes, et qu'elle sera toujours avec moi. La douleur de ma poitrine a pratiquemnt disparu, maintenant, alors que je souris aussi, et, le coeur léger, je prend la main que ma soeur me tend... 

Lloyd regarda le regard de Mithos devenir vague, et retira délicatement le Glaive matériel de son torse. L'épée sortit avec un chuitement macabre de la poitrine du jeune homme... De l'enfant, plutôt. Dans la mort, Mithos n'était plus qu'un enfant. 
Lorsqu'il prît la parole et rompit le silence, sa voix était rauque... 

Mithos... Nous aurions pû vivre dans le même monde...

Il soupira longuement, et jeta un regard circulaire: Tout le monde était calme: Génis sanglotait en silence dans les bras de sa soeur, qui tentait de le réconforter, Regal et Préséa, la tête baissée, se tenaient côte à côte, là, ou quelques instants plus tôt, ils se battaient sans merci. Sheena aussi paraissait près des larmes, les épaules affaissées, au point de ne pas noter, ou ne pas vouloir repousser le bras que Zélos, qui semblait avoir perdu l'éclat ironique qui brillait toujours dans ses yeux, avait passé autour de ses épaules. 

Colette s'approcha du cadavre, et dit d'une petite voix: 

On dirait... Qu'il est en train de sourire...

Tous les personnages sont propriété de Namco.

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