Brume

Test de Metal Gear Solid

Par - publié le 14 Janvier 2015 à 22h49
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En 1998, l'Occident fait la connaissance du génie d'Hideo Kojima grâce à la PlayStation. Débutant chez Konami avec Penguin Adventure, Il développe en 1987 Metal Gear, un jeu se démarquant par son côté infiltration. Une décennie après, Kojima passe à la troisième dimension avec Metal Gear Solid. Réputé pour être l'un des meilleurs jeux de la PSone voire le meilleur épisode de la série Metal Gear, est-ce que tant d'acclamations sont nécessaires pour un jeu au gameplay dépassé ? Vérifions...

En février 2005, l'unité FOXHOUND prend le contrôle d'installations nucléaires sur l'île de Shadow Moses grâce à son armée de "Soldats génomes". Mené par Liquid Snake, le groupe de rebelles menace de détruire la Maison-Blanche d'une attaque nucléaire si les restes du corps de Big Boss ne sont pas restitués et si un milliard de dollars ne sont pas remis. C'est pourquoi le secrétaire à la défense fait appel à Roy Campbell, ancien commandant de FOXHOUND, qui dirige le super soldat Solid Snake dans une mission visant à sauver les otages tenus par Liquid ainsi qu'à neutraliser la menace nucléaire. En plus d'avoir des nano-machines implantées dans son anatomie, Snake sera aidé par Naomi Hunter, Kahuzira Miller et Mei Ling par le biais des communications codec.
 
Un scénario plutôt approprié à un blockbuster et pourtant l'histoire prend une ampleur incroyable à mesure que l'on parcourt Shadow Moses. La trame reste surtout inoubliable pour sa galerie de personnages charismatiques tels que les membres de FOXHOUND ainsi que Meryl et Otacon qui épaulent Snake durant l'aventure. Le plus impressionnant est que l'histoire se base sur la pauvreté scénaristique de Metal Gear sur MSX ("va tuer les méchants et détruit Metal Gear") et arrive à le transformer en un très beau spectacle. Autre élément qui rend les cinématiques intéressantes: les appels codec. Représentés de manière simpliste par le portrait des deux interlocuteurs et une fréquence radio, ces cinématiques sont uniques pour l'époque et mettent en avant l'importance des dialogues au détriment de la présentation graphique. En recevant des appels venant de ses alliés, de personnages anonymes ou de FOXHOUND, le développement des personnages s'intensifie et le suspens reste haletant malgré l'apparence basique, ce qui est un exploit en terme de dialogues. le jeu est aussi exempt de mauvaises mises en scène puisque pour l'époque il était rare de trouver des scènes superbement filmées/développées et même lors des phases de gameplay, Snake peut se mettre dos au mur et la caméra se place en Tout. Ceci confirme que MGS contient ce genre de scénario dont il ne faut pas dévoiler les révélations de manière publique sous peine que l'on puisse être traité de sale monstre.
Et c'est dans toute cette splendeur cinématographique que le jeu n'avance guère en terme de gameplay. Souvent critiqué pour ses jeux trop influencés par le septième art, Hideo Kojima ne s'est contenté que de donner une puissance artistique hors-norme au renouveau de la saga Metal Gear. Car il faut savoir qu'avant MGS, il y avait MG. Ayant un concept très innovant par rapport aux autres jeux de la fin des années 80, Metal Gear ne propose pas d'être brutal mais plutôt d'être discret. Ensuite arriva le second épisode où il y avait du nouveau en terme de jouabilité (Mini-radar, Meilleur arsenal, pouvoir ramper...) et de scénarisation. Ces jeux n'ayant été disponibles qu'au Japon (à l'exception de la version NES de Metal Gear que Kojima a détesté), Kojima et Konami mirent le paquet pour que l'arrivée de Metal Gear Solid en Occident soit inoubliable. Pourtant, du point de vue d'un japonais ou d'un occidental spécialisé en importations qui s'est procuré les épisodes MSX, il y a peu de grosses nouveautés... Voire même pas du tout! À l'exception de l'aspect technique évolué et de l'ajout de quelques objets minimes tels que certains médicaments et des armes utilisant la vue à la première personne, il n'y a aucune innovation par rapport au deuxième épisode MSX. Cependant je me dois de faire une représentation du gameplay de Metal Gear Solid.
 
En mode normal, le mini-radar permet de voir la position des ennemis et des caméras ainsi que l'étendue de leur champ de vision. Une fois que Snake est repéré ou lorsqu'il tire avec une arme, le mode alarme est déclenché et le mini-radar est inutilisable. Il faudra se cacher et attendre un compte à rebours pour qu'ensuite le mini-radar soit réactivé. Le compte à rebours terminé, les gardes passeront en mode Attention et feront une inspection des lieux où Snake a récemment été aperçu. Le second compte à rebours prenant fin, la traque de Snake se termine et les gardes reprennent leur patrouille. La technique la plus adéquate pour passer différentes salles est de se fondre dans le décor avec les différentes boîtes en carton que l'on trouve en cours d'aventure (eh oui, si vous pensiez être à l'abri en vous cachant dans une boîte en plein milieu d'un terrain enneigé, vous vous trompez lourdement), ou alors d'éliminer silencieusement les gardes avec un étranglement digne de l'agent 47. Ce système étant approprié aux joueurs voulant économiser leurs balles qu'ils croient précieuses, les joueurs bourrins auront la mauvaise idée de mitrailler tout ce qui bouge, car les renforts envoyés durant le mode alarme sont infinis. Cependant il ne faut pas s'inquiéter du nombre de munitions qu'on a car l'arsenal de Snake contient toujours des armes que l'on utilisera une fois pour avancer dans l'histoire et qu'on mettra de côté par la suite. Plus de munitions pour le pistolet Socom ? Utilisez la mitraillette Famas ! Et si vous n'en avez plus, vous pouvez toujours vous servir d'un fusil à lunettes, d'un lance-roquettes Nikita ou d'un bon gros sac de grenades et de mines !

Ce qui pourrait rester des ajouts minimes à cet épisode en trois dimensions serait les missions en réalité virtuelle, sortes de didacticiels dont l'extension "VR Missions" offre différents défis supplémentaires, mais surtout les détails et clins d'oeil trouvables. Par exemple, rester dehors gèle les rations et les rend inutilisables ; lorsque Pyscho Mantis utilisera ses pouvoirs de télépathie pour lire la mémoire de Snake, il lira aussi la carte mémoire et citera des jeux créés par Konami, il fera aussi croire qu'il peut faire bouger des objets en faisant vibrer la manette et je ne vous spoilerai pas le déroulement du duel face à lui où le gameplay prend une toute autre dimension. En finissant l'aventure, vous pourrez aussi gagner des objets spéciaux tel qu'un bandana vous rendant invisible et si vous avez assez d'expérience et de courage, vous pouvez finir le jeu avec le rang "Big Boss" à condition de le terminer en moins de 3 heures en difficulté extrême et en ne vous faisant jamais tuer. Bref, 16 ans après, Metal Gear Solid aura mal vieilli pour son gameplay et ses graphismes (notamment les yeux de tous les personnages qui sont remplacés par une couche d'ombre) cependant sa direction artistique restera éternelle et l'on félicitera Hideo Kojima en tant que grand cinéaste du jeu vidéo. Et si vous avez toujours une Gamecube, vous pouvez vous procurer "Twin Snakes", un remake utilisant le gameplay et le moteur physique du deuxième Metal Gear Solid en plus d'avoir des graphismes encore plus beaux.


Galerie photos
Les + / Les -
  • Passage à la 3D réussie pour l'époque
  • Scénario bien ficelé
  • Direction artistique réussie
  • De nombreux petits détails pêchus
  • (Trop) Similaire à Metal Gear 2 au niveau gameplay
  • Jouabilité peu évidente à maîtriser
  • Combats de boss innovants dans leur concept mais mal exécutés
  • I.A. peu perspicace
Evaluation
Graphismes
Rendant hommage à ce que la Playstation pouvait montrer, les décors et les personnages ont beaucoup de charme. Le seul bémol serait le face design qui a l'air bâclé.
Musique
Que ce soit la musique où l'on se fait repérer ou la chanson "The best is yet to come", la bande-originale reste inoubliable. Certaines lacunes au doublage français pourraient être compréhensibles (notamment le manque d'accent et de conviction venant des acteurs de doublage ainsi que certains acteurs qui doublent plus de deux personnages) mais pourtant il garde un côté culte tels les dessins animés des années 80.
Jouabilité
Au cas où, comme moi, vous avez d'abord découvert les épisodes MSX ainsi que l'épisode gameboy Ghost Babel, dans ce cas vous ressentirez une impression de réchauffé mais tant que l'infiltration garde son aspect efficace, on reste quand même satisfait après tant d'années.
Durée de vie
Se jouant sur deux CD, l'aventure peut se terminer entre 8 et 12 heures. Bien entendu, le fait de gagner certains objets spéciaux en terminant le jeu sous différentes conditions peut vous donner envie de recommencer.
Scénario
Du véritable béton ce scénario ! Très loin des autres narrations fantaisistes ou totalement clichés de l'époque, l'intrigue est aussi accompagnée de remarquables dialogues.
En résumé
Un excellent jeu qui mérite même de faire partie des meilleurs jeux de tous les temps... au niveau artistique. L'histoire, la mise en scène et la bande-son sont loin d'avoir mal vieilli mais le gameplay déjà emprunté des épisodes 2D, qui eux aussi ont mal vieilli par la même occasion, rend le jeu assez daté par rapport à sa descendance qui ira beaucoup plus loin en terme de jouabilité. Le terme "belle coquille vide" reste quand même exagéré puisqu'on a droit à de très bonnes idées qui n'étaient jamais trouvables à l'époque.
15 /20 0
Date de sortie française: 
26/02/1999
Sortie japonaise: 
03/09/1998
Sortie américaine: 
21/10/1998
Éditeur: 
Développeur: 
Plateforme: 

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Commentaires

Portrait de Tylano

J'ai jamais réussit à accrocher totalement à ce jeu. Pourtant j'ai essayé de le faire sur différentes périodes.

Trop scénarisé pour moi, mais il y a de très bonnes idées et des boss étonnants.