Brume

Test de Shin Megami Tensei: Digital Devil Saga

Année de sortie: 
2004
Éditeur / Développeur: 
Plateforme: 
Par - publié le 02 Septembre 2017 à 15h40
7
264

Série de niche plutôt appréciée par ses fans, (Shin) Megami Tensei s'étale depuis 3 décénies sur une quantité de sous-séries assez impressionnante. Bien que Digital Devil Saga ne fasse pas partie officiellement de cette série, la volonté d'Atlus les poussa à ajouter ce titre sur tous les projets liés lors de leurs sorties occidentales. Souvent surnommé le "Final Fantasy X" de Shin Megami Tensei, cet épisode se veut un peu plus accessible.

Une histoire sombre

Dans Digital Devil Saga, vous dirigez Serph, le leader de la faction Embryon. A la suite de l'arrivée d'une étrange capsule, un virus s'est propagé et a déclenché une transformation monstreuse sur tous les habitants du Junkyard (le monde où se déroule l'histoire). Cette transformation les rend également affamés d'autres monstres, ce qui les oblige à chasser leurs congénères. L'histoire démarre quand une fille inconnue débarque dans le Junkyard: Sera. Le Junkyard est divisé en plusieurs factions, chacun ayant leur chef. Après avoir été réunis au sein de la tour centrale, les leaders apprennent qu'ils vont devoir éliminer rapidement toutes les factions adverses, récupérer Séra et accéder à Nirvana, un autre monde dont on ne sait pas grand chose.

L'histoire est racontée avec un rythme ni rapide, ni lent. Il met l'accent sur ses personnages, dénués d'émotions en premier lieu mais qui se retrouvent au final torturés par leur besoin de se nourrir et l'affection pour les autres personnages. On voit au fil du temps leur personnalité évoluer, et on tente de découvrir avec eux qui ils sont et ce qu'ils font là. L'aventure durera entre 25 et 30h pour une première partie.

Le Junkyard est un monde post-apocalyptique auquel les créateurs ont choisi de donner une teinte grisatre et une pluie constante qui donne au monde une atmosphère particulière, mais pas vraiment jolie.

Press turn

Le fameux système de combat au Press Turn, proposé pour la première fois dans Shin Megami Tensei III: Lucifer's Call, fait son retour ici. Pour ceux qui ne connaissent pas, en voici les règles : vous, comme vos adversaires, démarrez un tour avec un point de tour par personnage actif. Si vous êtes 3, vous avez 3 points. Si les ennemis sont 5, ils auront 5 points. La plupart des actions vous coûteront un point, mais le fait de passer votre tour au personnage suivant ne vous coûte qu'un demi-point.

Là où ce système devient intéressant, c'est qu'il récompense le fait que vous teniez compte des forces et faiblesses de vos ennemis. Un ennemi est sensible au feu, vous faites une attaque de feu ? Vous avez le droit à un point de tour supplémentaire, ce qui vous donne droit jusqu'à 6 points, soit 2 actions par personnage. Les règles sont plus poussées que cela : si un ennemi esquive votre attaque ou qu'il y est insensible, vous pouvez perdre la quasi voire totalité de votre tour ! Attention donc à bien vérifier et mémoriser les points forts et faibles de vos ennemis (merci la magie Analyze) ! Il faut savoir que toutes ces règles s'appliquent que ce soit de votre côté ou ceux des monstres. Certains monstres un peu plus forts (et les boss) disposent quand à eux de plusieurs points de tour pour eux seuls.

Vos personnages disposent de deux états: transformés (par défaut, sauf dans les combats par surprise où vous démarrez non transformés) et humains. En mode transformé, vous avez accès à toutes vos compétences, forces et faiblesses. En tant qu'humain, vos forces et faiblesses ne s'appliquent plus et vous ne pouvez attaquer que via votre pistolet ou des attaques combinées. Honnêtement, je n'ai jamais trouvé une quelconque utilité à cette forme. Il semble qu'elle désactive les malus, mais à quel prix ? On ne peut quasiment rien faire et très peu d'ennemis ont une faiblesse sur les attaques au pistolet. Cette mécanique semble plutôt être utilisée contre nous, avec les monstres qui disposent d'une capacité qui détransforme les personnages. On peut passer d'un état à l'autre au prix d'un point d'action, ce qui est cher payé dans un combat tendu !

La difficulté du jeu en général est assez relevée et toute personne qui est habituée aux RPG gentillets sera relativement surprise qu'on peut subir un Game Over d'un combat à l'autre si on fait les mauvais choix ! Heureusement, le jeu est truffé de points de sauvegarde.

Donjons et évolution

DDS est un Dungeon-RPG, un vrai. Vous passerez 95% de votre temps dans des donjons, à faire des combats et à trouver votre chemin. Mis à part un unique donjon constitué d'énigmes, tous les autres donjons sont des labyrinthes à n'en plus finir. On enchaine les combats à un rythme assez effréné, ce qui devient un peu lassant en sachant qu'ils ne sont pas super rapides. Un système d'auto-attaque aide un peu, mais comme il faut exploiter les magies à fond, on ne l'utilise que quand on est proche de la victoire.

Là où ce jeu trouve sa ressemblance avec Final Fantasy X, c'est dans son système d'évolution, proche de celui du sphérier. Vos personnages doivent télécharger des mantras depuis un point de sauvegarde, qui sont placés sur une grille en fonction de leur type (physique, soin, feu, glace, ...). Il faudra délier votre bourse pour acquérir ses fameux mantras, qui doivent ensuite être "nourris" avec des points Atma reçus en fin de combat afin de débloquer les compétences qu'ils contiennent. Une fois maitrisés, vous avez accès au mantra suivant dans la grille. Les mantras coûtent de plus en plus cher en fonction de leur puissance.

5 personnages constitueront votre équipe finale, chacun avec des statistiques propres et une série de mantra déjà débloqués pour les différencier mais en fin d'évolution, les personnages seront identiques si vous avez réussi à monter toutes les statistiques au maximum (99). Sur ma fin de partie, j'étais au niveau 55 et loin d'avoir tout maîtrisé.

Bien mais...

Sur le papier, tout cela semble super. Les graphismes, bien que loin de pousser la PS2 dans ses retranchements, sont pas mal. Bien que les décors se répètent beaucoup dans chaque donjon, les modélisations des personnages et des monstres sont réussies. Cette version PS3 garde la faible résolution de la version PS2 (480p), ce qui rend l'image très aliasée. J'ai trouvé le frame rate assez bas également (souvent en dessous de 30 FPS), ce qui n'aide pas à améliorer le rythme du jeu. En revanche, en passant via un émulateur sur PC, le jeu est bien plus fluide et cela rend l'expérience meilleure.

Le rythme des donjons, des combats et la progression mal rythmée de l'histoire rend le jeu assez poussif. Heureusement que la stratégie des combats rattrape un peu le tout et que le jeu n'est pas bien long. Les musiques de Shoji Meguro sont sympathiques, mais pas assez variées (beaucoup de rock). Le jeu se termine sur un énorme cliffhanger qui renvoie vers sa suite. Je recommande de privilégier les sessions de jeu d'une heure pour pallier à la répétitivé.

Les + / Les -
  • Système de combat Press Turn addictif
  • Durée de vie juste comme il faut (25-30h)
  • Une histoire sombre
  • Des boss coriaces !
  • Difficulté au poil
  • Rythme du jeu poussif
  • Trop de combats
  • Des donjons labyrinthes, en veux-tu, en voilà
Evaluation
3 Graphismes
3 Bande son
4 Jouabilité
4 Durée de vie
4 Scénario
En résumé

Difficile de noter ce jeu sur 5, car 4 me parait trop et 3 trop peu. Un 3.5 en somme. C'est un très bon RPG pour les joueurs patients, avec un challenge relevé et un monde unique à découvrir. A noter que le jeu n'est disponible qu'en anglais. Il est disponible sur le PSN en version américaine, ce qui évite les ralentissements liés au 50 Hz, une bonne chose. Son petit prix (8 € à plein tarif, soldé à 4 € de temps à autres) aide à oublier ses défauts. Il y a des épisodes plus récents comme Shin Megami Tensei IV sur 3DS qui sont définitivement préférables.

3 /5 0
Portrait de Aru
A propos de Aru

J'ai accroché aux jeux vidéo depuis mes 6 ans lorsque j'ai reçu une Megadrive japonaise pour Noël et depuis cette passion ne m'a plus quitté. Devenu adulte et entré dans le monde du travail, j'ai maintenant les moyens pour vivre cette passion à fond. Mon truc c'est de finir le plus de jeux possible (finir = voir la fin, pas atteindre les 100%) ! Je touche à plusieurs genres, du RPG au Visual Novel en passant par les FPS et les jeux de plate-forme. Je ne suis attiré que par les jeux solos :)

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Commentaires

Portrait de Aru

SMT 4 est très bon mais il est de temps en temps injuste dans ses combats de boss. Les boss qui te balancent une grosse attaque qui pulvérise la plupart des membres de ton équipe puis qui laisse les autres avec 20 Hp pour renchainer avec la même attaque ensuite, c'est abusé...

Portrait de yais9999

J'adore l'opening de la version US, nous on avait l'opening de la version Jap sur la version Européenne sur PS2

https://www.youtube.com/watch?...

Portrait de yais9999

Ha ok, je n'ai pas fait cela, il faudra d'ailleur que je les fasse un de c'est 4

Portrait de Aru

Oui Dookie et le rythme d'apparition des combats est très élévé.
yais9999 > Non pas comme dans tous les SMT. Le dernier épisode numéroté en date, SMT 4 et sa suite ne proposent pas de combats aléatoires. On voit des silhouettes à l'écran et on peut les attaquer par surprise.

Portrait de yais9999

Oui il le sont comme dans tout les SMT^^

Portrait de yais9999

Oui il le sont comme dans tout les SMT^^

Portrait de DooKie

Les combats sont aléatoires quand tu te déplaces ?