Brume

Test de King's Quest VII

Par - publié le 06 Septembre 2013 à 21h59
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Le septième épisode de la série King's Quest, méconnue en France, a dû faire face à de sérieux concurrents tels que les jeux LucasArts de l'époque. Il a pourtant réussi à se faire une place parmi eux, en misant sur ses nombreux atouts.

Les King's Quest sont une série de jeux d'aventures dits "point-and-click". Réalisés par Roberta Williams, le septième épisode aura marqué les esprits par de nombreux atouts ainsi qu'une touche d'originalité.

Queen's Quest

L'introduction du jeu, jolie cinématique.
Si on considère les jeux vidéo comme une activité masculine, King's Quest VII fait exception. Pas de gros bras, pas de bagarre ni d'armes. Il en va de même pour la plupart des jeux d'aventures, mais celui-ci est différent. Vous devez contrôler non pas une femme, mais deux. Pas le stéréotype de la guerrière tel que nous le connaissons : une mère et sa fille. Petit résumé de l'histoire : Rosella de Daventry est une jeune fille rêveuse qui ne veut surtout pas se marier. Elle ne rêve que de découvrir des mondes magiques où tout serait nouveau et enchanteur. Lors d'une discussion sur le mariage avec sa mère Valanis de Daventry, elle apperçoit un hippocampe volant sortir du lac, puis y replonger aussitôt. En observant la scène, elle voit un paysage magique dans l'eau. Voulant éviter les sermons sur les bienfaits du mariage et sur ses nombreux prétendants, elle décide de sauter dans le lac. Sa mère la suit aussitôt pour la ramener, mais les deux femmes sont aspirées dans un tourbillon magique, et Rosella se fait attraper par une créature.
 

Un monde enchanteur et coloré

Rosella et Valanis sont ainsi séparées, et auront (entre autres) pour but de se retrouver. Vous commencez par contrôler la mère, Valanis, qui atterrit dans le désert. Loin d'être le chapitre le plus intéressant, il inspire plutôt la crainte et la solitude. Quelques tombeaux, puits remplis d'eau et grottes vous sépareront du monde idyllique de ce jeu. Une erreur à mon goût, car le reste du monde est magnifique et bien plus intéressant. En effet, les décors sont nombreux et variés. Rosella commencera dans une cité souterraine remplie de trolls (ainsi qu'un dragon !), mais vous passerez aussi par une ville remplie de fous, une forêt enchantée et colorée, un royaume de morts plein de pierres tombales, un monde au-dessus des nuages, un volcan... autant dire que Rosella aura ce qu'elle désirait dans l'introduction du jeu !
 
L'oiseau moqueur et ses répliques cultes.
De nombreux personnages vous aideront ou tenteront de vous bloquer, chacun ayant une personnalité attachante. En particulier ceux de la ville des fous : chacun est un animal anthropomorphisé. Par exemple, le maire Fifi le YipYap est un caniche aux allures d'aristocrate colérique et raciste mais très sensible. Vous trouverez aussi un hippopotame travaillant dans un magasin de porcelaine (les anglais ont la même expression que nous, mais remplacent l'éléphant par un hippopotame), un oiseau moqueur qui vous sort des insultes à chaque fois que vous lui parlez ou encore le garde de la ville ne vous laissant entrer que si vous lui rapportez la Sainte Tomate d'une tonne ou d'autres objets fantaisistes (faisant parfois référence à d'autres épisodes de la saga). Les graphismes du jeu sont réalisés dans un style cartoon, assez proche de Disney. On pourrait aussi rapprocher ce style du jeu Zelda sur CDI, mais ce serait une bien mauvaise comparaison tant la qualité de King's Quest VII est supérieure. Les personnages souffrent parfois de la dégradation des sprites due aux effets de zoom mais la qualité de l'animation rattrape largement cette faiblesse inéluctable de l'époque. La démarche de Rosella par exemple, une fois le chapitre 2 passé, est très élégante et caricaturale... son côté "princesse" sûrement !
 
Notez que tous les dialogues sont doublés. Bien que la version originale soit de meilleure qualité, la traduction est excellente et les voix bien adaptées. Le seul vrai défaut est qu'on entend parfois les sifflements des "s", signe de mauvais matériel d'enregistrement. Les musiques sont au format midi, cela se reconnaît bien. Mais elles ne sont pour autant pas de mauvaise qualité, et ajoutent une touche parfaitement adaptée à l'univers.
 

Le gameplay : un grand classique demandant beaucoup de temps

Rosella, transformée en troll ?
Les point-and-click utilisent un principe simple : vous pouvez faire interagir votre personnage avec le décor simplement en cliquant dessus. Vous pouvez ainsi parler aux personnages, collecter divers objets nécessaires à l'aventure et utiliser les objets de votre inventaire sur un élément de décor ou sur un personnage. Pour simplifier la chose, la souris a une forme de sceptre et elle se met à briller s'il y a une interaction possible. Il en va de même avec les objets : en les tenant et en cliquant dessus, vous pouvez vérifier s'il y a une interaction possible avec le décor, et celui-ci brille s'il y a une possibilité. Cela ne veut pas dire que c'est la chose à faire : interagir avec un personnage ou utiliser un objet au mauvais endroit peut vous faire mourir. Et vous mourrez souvent avant de trouver la solution aux nombreuses énigmes ! Le jeu n'est pas simple, et il vous faudra tester de nombreuses combinaisons pour pouvoir progresser.
 
Il faudra donc vous armer de patience, d'autant que le jeu souffre d'un gros problème : le déplacement des personnages. Ils marchent lennnnteeeeemeeeeent ! Parfois, il faut une dizaine de secondes pour parcourir un écran. Le monde étant assez grand, plusieurs minutes peuvent être nécessaires pour aller d'un bout à l'autre. Et si votre idée ne fonctionne pas, vous devrez repartir en arrière... Heureusement, les énigmes ne sont pas aussi farfelues que dans un Monkey Island ou que dans Day of the Tentacle !
 
On peut dire que King's Quest VII n'aura pas connu le succès des jeux LucasArts du même genre. Il en reste néanmoins une petite perle qui aura marqué de nombreux joueurs par la qualité de sa réalisation et par son univers enchanteur.
 

Galerie photos
Les + / Les -
  • L'univers enchanteur
  • Les graphismes
  • La lenteur de déplacement des héroïnes
  • Le premier chapitre, peu intéressant
Evaluation
Graphismes
Bien qu'ayant vieilli, ils restent très jolis. L'ambiance est bien rendue et séduira n'importe qui une fois le premier chapitre passé.
Musique
La musique en midi est de qualité acceptable, les thèmes étant nombreux et parfaitement adaptés aux environnements. Le doublage est de bonne qualité pour l'époque. Les bruitages sont parfois un peu trop cartoon, mais restent acceptables.
Jouabilité
Les déplacements des personnages sont très lents, mais la jouabilité est très bonne en dehors de cela. Le système de curseur de souris est bien pensé.
Durée de vie
Il vous faudra une bonne quinzaine d'heures pour terminer King's Quest VII. Il est possible d'aller directement au chapitre souhaité, pratique si vous voulez refaire un passage précis du jeu.
Scénario
Le scénario vous emmènera dans une quête loin des clichés modernes, et vous fera visiter des lieux enchanteurs peuplés de personnages hauts en couleur.
En résumé
King's Quest VII est sorti en 1994 mais reste un incontournable du genre, rivalisant avec les jeux LucasArts de l'époque. Sa suite, en 3D, plus moderne et conventionnelle, aura d'ailleurs signé la fin de la série à cause de sa médiocrité. Un remake HD corrigeant les défauts majeurs du jeu aurait sûrement un grand succès !
15 /20 0
Date de sortie française: 
23/11/1994
Sortie américaine: 
23/11/1994
Éditeur: 
Développeur: 
Plateforme: 
Date de sortie française: 
23/11/1994
Sortie américaine: 
23/11/1994
Éditeur: 
Développeur: 
Plateforme: 

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Commentaires

Portrait de Myst

J'avais adoré ce jeu ! En plus j'en avais bien chié pour le finir. Et comme j'étais petit en y jouant, le croque mitaine et le scorpion me faisaient stresser x).

Portrait de hawkeys

c'est genial les videos en presentation. C'est vrai qu'il est bien coloré mais les dessins restent assez enfantin je trouve (genre la tronche que tire les perso, ca me rappelle un peu wand of gamelon). Sinon pour un jeu de 94, on peut dire qu'il traine un sacré travail.