Test de OFF

Du pixel à l’état brut. Une pincée de sobriété, du minimalisme, avec une cuillère à café de réflexion et des combats pour assaisonner le tout. Une aventure old-school entièrement réalisée par Mortis Ghost et Alias Conrad Coldwood sur RPG maker.

Le mystère nous enlace dès les premières minutes. OFF n’est pas un jeu ordinaire, porteur d’un genre unique, ses graphismes sobres et épurés vous immergent dans une anomalie vidéoludique particulière du RPG amateur. La bande originale apporte une touche iconoclaste à l’ensemble. Votre curiosité ne cessera de croître au fil de votre immersion tant le scénario est singulier.

Allant à l’essentiel, OFF marque les esprits par son dénouement et par sa sobriété déconcertante.

Vous êtes le batteur, votre seule mission : purifier le monde. Vous serez guidé par le juge, un chat plutôt bavard et aux intentions déroutantes. D’autres alliés viendront vous aider durant l’aventure. Comme tout bon RPG qui se respecte, un commerçant fidèle dénommé Zacharie vous suivra tout au long de l’aventure. Bon nombre d’énigmes viendront croiser votre chemin. La difficulté quant à elle sera bel et bien grandissante. Vous en apprendrez un peu plus sur ce qu’il se trame réellement au compte-gouttes et c’est là tout l’intérêt du jeu.

 Vous incarnez ce personnage, le protagoniste principal de l’histoire, c’est vous qui superviserez la purification du monde. Le batteur ne pense qu’à sa mission. Avare de paroles, il ne se prononcera pas beaucoup au fil de l’aventure.

Le juge

 Drôle de nom n’est-ce pas ? Pour couronner le tout, c’est un chat. Vous le remarquerez par sa verve développée, il est vif d’esprit. C’est votre premier allié. Pour autant, ses intentions paraîtront douteuses car il semble toujours avoir une longueur d’avance sur ce que vous découvrez. Il a un frère qui se nomme Valérie.

Zacharie

 Ses apparitions inattendues, bien que prévisibles au fil de l’aventure vous permettront de vous fournir en armes, armures et objets en tous genres. Muni d’un masque, il semble néanmoins toujours savoir quoi faire lors de votre périlleuse mission... Arrogant ? Mystérieux ? À vous d’en juger.

Les combats sont quelque peu répétitifs mais à l’image classique d’RPG maker, un mode automatique est toutefois à disposition pour alléger la dose. Le jeu en lui-même reste très propre et est bien travaillé. En dehors des combats, des énigmes sont disséminées tout au long de votre parcours et les endroits déjà visités pourront encore vous étonner même après votre premier passage. Invraisemblablement les quêtes seront nombreuses, toutes ne sont pas obligatoires mais l’exploration vous restera nécessaire à tout instant.

Le plus du jeu est sa partie narrative. La verve des personnages est franchement réussie. L’ensemble relate un mystère grandissant sur ce que vous avez à faire. OFF nous fait creuser les méninges avec des épreuves originales, nous laissant une totale liberté quant à l’interprétation du scénario.

Comme toujours cela dépend du joueur, c’est très relatif. Le jeu pourra vous tenir scotché à votre écran jusqu’à huit heures ! Les plus rapides pourront le terminer en moins de cinq heures. Il est quand même suffisamment long pour être apprécié.

Vide, épuré, neutre, simple, carré, monocolore, l’univers d’OFF est atypique. Il se démarque par l’absence de repères esthétiques et traditionnels du genre, il est loin des jeux de rôle classiques qui nous transportent toujours au même endroit.

Toute la bande-son a été conçue uniquement pour ce jeu, ce qui est un réel plus dans l'univers amateur. Les ambiances sont parfaitement retranscrites, on passe d'une émotion à une autre, d'un monde à l'autre avec une cohérence subtilement maîtrisée ; le tout par des sons discrets mais qui offrent une grande justesse pour un monde des plus énigmatiques. Une ambiance rare et réussie.

Drôle, triste, effrayant, OFF perdure dans l’équilibre tout aussi bien dans l’intégration des graphismes, du son, et du scénario. Une alchimie distinctive, à la fois propre et dérangeante. Cette atmosphère efface à elle seule le plus gros défaut du jeu : sa forme linéaire. Une réussite modestement maîtrisée.

Les notes ci-dessous sont en rapport avec le monde amateur des jeux de rôle, il n’y a aucun lien avec les jeux vidéo professionnels.