Brume

Test de Super Mario Odyssey

Année de sortie: 
2017
Éditeur / Développeur: 
Plateforme: 
Par - publié le 27 Novembre 2017 à 06h07
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La Nintendo Switch dispose enfin de son épisode de Mario 3D inédit, moins d'un an après la sortie de la console. Pour l'occasion, Nintendo a mis des moyens dans ses ambitions et nous propose une aventure de très haute volée.

(Non-)Invitation au Mariage

L'histoire débute alors que Bowser a (surprise !) kidnappé Peach. Mais ce n'est pas tout, il prévoit de l'épouser. La petite Tiara, une chapiforme, fut également enlevée par le roi des Koopas. Alors que Mario tente de secourir notre chère princesse, il échoue et atterit dans le pays des Chapeaux après que Bowser ait déchiré sa casquette favorite. Il y fait la rencontre de Cappy, le frère de Tiara avec qui il décide de s'associer afin de libérer les demoiselles en détresse. S'en suit une course effrenée contre Bowser et ses sbires à travers plusieurs "pays", qui font office de niveaux.
Comme d'habitude avec les jeux Mario, le scénario est enfantin et très léger, et ne sert que de prétexte au déroulement du jeu. On notera l'apparition de plusieurs personnages connus (sans spoiler) ainsi que des nouvelles têtes, pas forcément intéressantes (les Broodals, qui remplacent les Koopas ici).


Jump Up Super Star !

Alors que les derniers épisodes 3D (Galaxy 1&2, 3D Land, 3D World notamment) prenaient le parti d'une succession de niveaux plus ou moins longs, Mario Odyssey opère un retour à la formule initiée par Super Mario 64 et Super Mario Sunshine : des mini-mondes ouverts que l'on peut parcourir dans tous les sens. Les fameuses étoiles, chères à notre plombier, sont remplacées ici par des lunes. Chaque niveau en contient un sacré paquet, et elles se récupèrent de plusieurs façons : dans le sol, à la sortie des salles de challenge, en battant un boss ou tout simplement en trouvant un moyen d'attraper celles que l'on voit devant nous. Afin de pouvoir accomplir sa mission, Mario dispose en plus de ses mouvements hérités des jeux précédents, d'une panoplie de nouvelles compétences. Parmi celles-ci, on trouve le saut sur chapeau, le lancer de chapeau et d'autres classiques comme le saut en longueur, le salto-arrière, ... Toutes ces actions se réalisent avec essentiellement 3 boutons : A/B (saut), X/Y (lancer de chapeau) et ZL/ZR (s'accroupir, à combiner avec d'autres touches pour d'autres actions). Nintendo a soigné sa jouabilité, comme bien souvent mais je me permets quand même de souligner un léger bémol : dans certaines phases plus tendues, il est fréquent de réaliser certaines actions sans le vouloir car les timings sont assez serrés et bien souvent cela occasionne une vie perdue. Combien de fois ai-je perdu une vie dans une salle de challenge parce qu'il est facile de se tromper dans les combinaisons de touche ? Un moyen simple d'éviter ce souci aurait été de différencier les boutons. Mais c'est quand même peu fréquent, la majorité du jeu se joue presque parfaitement.


La plus grande nouveauté de cet épisode reste quand même Cappy, qui possède la capacité d'envoyer Mario dans le corps d'un monstre pour le contrôler ! Des dizaines et des dizaines de monstres sont ainsi contrôlables à travers les mondes et chaque monstre dispose de ses propres compétences : les frères marteau sautillent en déplacement, sautent assez haut et peuvent lancer des marteaux à volonter ; les boules de feu permettent de sprinter et sauter dans la lave ou autre liquide brûlant ; un certain monstre en forme de bulbe peut longuement agrandir ses jambes, pratique pour atteindre un endroit élevé ; le monstre de pierre peut voir les passages invisibles à travers ses lunettes... On a vraiment un énorme panel d'actions, et chacune a son utilité ! A vous de trouver quel monstre vous sera utile pour telle ou telle situation, et vous récolterez des lunes en pagaille.


D'ailleurs, la notion de challenge a été revue pour cet épisode. S'il reste toujours quelques salles bien tordues (mais rares), le challenge a changé d'objectif : c'est la recherche qui sera récompensée plutôt que la performance. C'est ce qui a probablement entrainé la disparition des vies. A la place, on perd 10 pièces et on revient au dernier point de passage. Dans 95% des cas, ces 10 pièces peuvent être compensées facilement une fois de retour, car quasiment toutes les pièces (exception des gros pactoles, qui sont réduits pour éviter les abus) prises dans la "vie" précédente réapparaissent systématiquement ! Seules les salles les plus difficiles risquent de vous faire perdre plusieurs centaines voire milliers de pièces en fonction de vos performances. Certains regretteront cette diminution de challenge, mais cela prouve que le concept de vies limitées dans un jeu de plate-forme est une notion que l'on peut écarter sans en détruire l'intérêt. Plus d'une dizaine de niveaux et des centaines de lunes à ramasser, à votre rythme, voilà de quoi bien remplir le programme de Super Mario Odyssey. A noter aussi l'intégration de niveaux "8-bits" (2D) directement dans les décors 3D, ce qui apporte un changement de rythme appréciable. Ces niveaux sont bien plus simples que les homologues des jeux NES, mais ce n'est pas pour cela qu'ils sont mauvais loin de là.


Lapins Crétins

Mis à part quelques autres créatures, vos principaux adversaires cette fois-ci font partie d'un gang de lapins, les Broodals. Pas forcément charismatiques, ils ne sont pas non plus difficiles. Je les ai tous vaincus du premier coup, y compris les autres boss (sauf un à cause d'une erreur d'inattention non reproduite une seconde fois), y compris dans leur version plus "difficile". La plupart des boss réclament trois coups, ni plus ni moins. Ils se plient en moins de 5 minutes chrono. C'est bien dommage et c'est bien un des points faibles de ce volet. Les autres boss impliquent souvent l'utilisation d'un monstre particulier pour les attaquer, ce qui permet de varier le gameplay efficacement. Je pense notamment à la grosse pieuvre du pays de la mer, qui demande à ce qu'on possède un poulpe disposant d'un jet d'eau horizontal et vertical afin de l'atteindre et l'attaquer. Séquence plutôt fun, il faut avouer !


J'ai parlé des pièces précédemment, et vu que le compteur est limité à 9999 et qu'il n'y a plus de notion de vie, que peut-on bien en faire ? Eh bien, Mario Odyssey contient des boutiques dans chaque monde qui vont vous permettre d'acheter plusieurs choses comme un coeur doré (+ 3 points de vie, définitivement perdus une fois épuisés), une lune (voire autant de lunes que vous voulez en post-game) et une série de vêtements qui vont vous permettre d'habiller Mario à votre goût. Est-ce là leur seule utilité ? Non, il y a bien une seconde utilité à ces costumes : certains lieux réclament une tenue particulière, sans laquelle l'accès vous sera refusé. Ces lieux contiennent bien sûr des lunes supplémentaires à récupérer. Avis aux collectionneurs ! D'autant plus que pour avancer dans les mondes, un quota de lunes est requis. Le jeu vous guide vers des objectifs lors de votre premier passage dans un monde, mais vous pouvez acquérir les lunes de la manière qu'il vous plaira pour le reste. On peut revenir à tout moment dans n'importe quel niveau, de quoi récupérer les lunes manquantes. Un autre type de pièce est également présent : les pièces violettes. Au nombre de 50 ou 100 par niveau, elles sont uniques (une fois récupérées, elles apparaissent de manière translucide au même emplacement et procurent 2 pièces jaunes à la place si elles sont récupérées à nouveau) et servent à acheter des costumes spéciaux ainsi que des objets pour le vaisseau. Ces pièces ne peuvent être utilisées que dans le niveau où elles ont été trouvées.


Il nous reste à aborder les autres points, notamment la forme. Soyons clair sur les graphismes : avec ses mondes colorés et ses personnages bien travaillés, Mario Odyssey est sans conteste le plus beau jeu de la Switch à l'heure actuelle ! Les graphismes débordent de luminosité et de petits effets, les décors sont détaillés et variés, la modélisation des ennemis est également superbe. Rien à reprocher à ce niveau, Nintendo fait toujours son job correctement sur ses gros titres et parvient à contourner les limitations du hardware pour nous en offrir plein la vue ! Les thèmes des mondes sont connus pour la plupart dans la série, avec un niveau désertique, une forêt, la mer, un lac... Mais on trouve quelques mondes inédits comme New Donk City, calqué sur New York City. Quant aux musiques, elles sont du même niveau que les derniers épisodes majeurs en date, entièrement orchestrées et adaptées à chaque situation. Toujours pas de doublage en vue mis à part quelques exclamations et des langages "yaourt" de certains personnages.

S'il faut une dizaine d'heures pour venir à bout du boss de fin, le jeu réserve tout de même un sacré contenu post-game. En plus de la récupération des lunes que vous aviez laissées lors de vos précédents passages, de nouvelles lunes sont ajoutées dans chaque monde et des mondes inédits sont à débloquer avec un gros quota de lunes. Ces mondes réservent quelques salles de challenge beaucoup plus relevées que celles présentes dans les mondes précédents, notamment le dernier monde qui contient une unique épreuve qui vous donnera du fil à retordre. J'ai passé la trentaine d'heures lorsque j'ai terminé le challenge ultime et j'étais bien loin d'avoir l'intégralité des lunes et des objets à acheter...

 

 

Les + / Les -
  • Certainement le plus beau jeu de la Switch
  • Des tonnes de transformations et de lunes
  • Chaque monde est unique
  • Le challenge final, corsé mais faisable
  • Adieu les vies
  • Challenge limité
  • Les Broodals, aussi nuls que moches
  • Peut-être un peu trop de lunes à récolter, à en devenir écoeuré ?
Evaluation
5 Graphismes
4 Bande son
5 Jouabilité
5 Durée de vie
En résumé

Super Mario Odyssey est un des meilleurs jeux de la Switch, un des meilleurs Mario 3D (mais pas mon préféré) et un des meilleurs jeux de plate-forme de tous les temps. Définitivement recommandé à tous les possesseurs de la console !

4 /5 0
Portrait de Aru
A propos de Aru

J'ai accroché aux jeux vidéo depuis mes 6 ans lorsque j'ai reçu une Megadrive japonaise pour Noël et depuis cette passion ne m'a plus quitté. Devenu adulte et entré dans le monde du travail, j'ai maintenant les moyens pour vivre cette passion à fond. Mon truc c'est de finir le plus de jeux possible (finir = voir la fin, pas atteindre les 100%) ! Je touche à plusieurs genres, du RPG au Visual Novel en passant par les FPS et les jeux de plate-forme. Je ne suis attiré que par les jeux solos :)

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